vendredi 9 mars 2018

La structure

L’une des questions à laquelle tout aspirant écrivain est confronté au commencement de son entreprise littéraire est celle de savoir s’il doit ou non établir un plan.

C’est un sujet qui revient souvent et qui fait régulièrement l’objet de billets de blog de la part d’auteurs qui ont déjà été publiés, ou qui ont déjà écrit au moins un roman, quel qu’en soit le genre. Et justement, lorsqu’on a réussi à mener bien la rédaction d’un roman, la question paraît presque incongrue. En effet, comment imaginer que l’on construirait une histoire et développerait des personnages tout au long de parfois quelques centaines de pages sans un minimum de plan ? Comment croire que le héros d'un roman policier pourrait résoudre une énigme qui n'aurait pas auparavant été soigneusement tricotée par l'auteur ? C’est un peu comme si un réalisateur s’attelait à un film sans en avoir écrit le scénario. Le résultat aurait toutes les chances d’être fort décousu, quoique cela puisse constituer une espèce de défi oulipien. Mais qui, en tant que tel, serait nécessairement et méticuleusement conçu, préparé et donc planifié.

Non, sérieusement, on ne peut pas écrire un roman sans préalablement rédiger un plan. Le plan est le squelette, l’armature qui permet de définir les principaux aspects de l’histoire et qui devient un guide indispensable lorsqu’on s’engage dans la rédaction proprement dite, c’est-à-dire dans la création des muscles, des nerfs, des veines et de la peau — pour filer la métaphore.

Le plan n’a peut-être pas nécessairement vocation à être très précis. Tout dépend des auteurs ; certains ont besoin de tout poser dans le moindre détail avant de commencer à écrire, le profil des personnages, leurs interactions, le déroulé de l'histoire, l'intrigue, la description des lieux, même imaginaires, etc. D’autres préfèrent garder de la liberté dans un cadre plus sommaire.
Mais, en tout cas, plan il doit y avoir qui trace les grandes articulations du récit selon un schéma basique : le commencement (ou exposition), l’apogée (ou climax), et enfin le dénouement (ou conclusion). Base à partir de laquelle, évidemment, toutes les variations sont possibles.

Quand j’ai commencé mon manuscrit, je dois avouer que je n’avais pas de plan. Je n'imaginais pas que ces deux ou trois pages, jetées comme ça, un jour de déprime ou peut-être de pluie, ce qui revient souvent au même, deviendraient un roman.

À partir du moment où j’ai pris la décision d’aller plus loin, j’ai vite écrit mon plan. J’avais opté de façon arbitraire pour une construction en six chapitres (petite variation par rapport à la fameuse base en trois étapes…) et il me fallait impérativement déterminer ce qui allait se passer, même synthétiquement, dans chacun de ces chapitres.

Car, comme le disait Peter James : « La structure ouvre une perspective. La perspective un horizon. Et quand on regarde l’horizon, on se sent plus calme ».

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